Ce n’est pas (encore) la crise à Sclessin
Il est trop tôt pour tirer la sonnette d’alarme en bord de Meuse.
- Publié le 24-09-2018 à 12h54
- Mis à jour le 24-09-2018 à 14h54
Il est trop tôt pour tirer la sonnette d’alarme en bord de Meuse. Trois défaites en quatre matches, dont une contre l’ennemi héréditaire, une huitième place au classement général et dix points de retard sur le leader après seulement huit journées de compétition : la situation du Standard n’est pas confortable et laisse penser que le club entre en crise. Mais une analyse plus poussée que ces simples chiffres démontre que le club liégeois n’est pas encore mûr pour entrer en zone rouge.
Vingt minutes de flottement qui changent tout
Tout peut très vite changer en football car en un gros quart d’heure, l’analyse change du tout au tout. Dans l’ensemble, le Standard a contrôlé ce Clasico en montrant beaucoup de sérénité face à une formation anderlechtoise qui commençait à perdre ses nerfs. Dans ce cas, personne n’aurait osé évoquer une crise en bord de Meuse et tout le monde, des supporters jusqu’aux suiveurs, aurait imaginé que le cercle liégeois était susceptible de lancer pour de bon sa saison. Vingt dernières minutes délicates ne peuvent occulter tout le reste.
Un physique défaillant qui pose de gros problèmes
Ce n’est pas un secret : Aleksandar Jankovic et Ricardo Sa Pinto n’étaient pas les plus grands supporters du travail physique. Les joueurs ont rarement été poussés dans leurs derniers retranchements, ce qui n’est plus le cas depuis l’arrivée du nouveau staff technique. Michel Preud’homme a concocté, au début de l’été, un vrai travail de fond à ses hommes et certains sont en train de le payer en ce moment. Ce n’est pas un hasard si le bloc collectif a commencé à reculer dès l’heure de jeu. Les jambes étaient moins légères et les efforts plus difficiles. "Avec la position de Lestienne dans l’axe, je voulais jouer avec trois attaquants. Nous l’avons bien fait pendant 70 minutes, en jouant bien au football. Par la suite, les joueurs ont eu plus de mal à faire certains efforts, mais nous sommes déjà parvenus à le faire plus longtemps qu’à Séville", disait le coach, qui a quitté son banc dès le deuxième but anderlechtois. "J’avais demandé qu’on tienne ce rythme pendant 95 minutes mais pour le reste, je suis satisfait du travail de l’équipe."
Cela pénalise l’équipe mais sur le long terme, ce renforcement physique permettra à l’équipe de davantage maîtriser le jeu durant une rencontre.
À part à Séville, le Standard n’a jamais été à la rue
Un club en crise est régulièrement dominé par ses adversaires et n’a aucun argument à faire valoir pour sauver sa peau. Ce n’est clairement pas cette impression que laisse ce Standard, qui a quand même maîtrisé une large partie du Clasico et est parvenu à tenir tête à Séville durant une période. Les Liégeois avaient également traversé de bons moments face à Charleroi et le revers à Eupen ressemble plus à une faute professionnelle qu’à une faille collective.
Il ne semble pas manquer grand-chose à cette équipe pour redresser la tête, mais cela passera par une plus grande régularité pendant l’ensemble d’un match. Et moins d’erreurs de concentration qui ont tendance à trop se répéter ces dernières semaines.
Gros calendrier jusqu’à la trêve internationale
Michel Preud’homme n’aura pas l’occasion de redresser la barre face à de petits moteurs de l’élite. Knokke ne devrait être qu’une formalité mais la suite du programme est particulièrement lourde avec un déplacement à Ostende et la réception de Bruges avant la trêve internationale. Sans oublier un match européen contre Akhisar qui pourrait déjà déterminer les ambitions continentales du club.
Ce n’est donc pas la crise, mais il faut des résultats assez rapidement. Voire très vite car à Liège, les émotions prennent rapidement le dessus sur la raison.